L’état de connaissances des ressources en eau du bassin versant du Gapeau

Depuis sa création, le 03 février 2014, le Syndicat Mixte du Bassin Versant du Gapeau a lancé et/ou poursuivi de nombreuses études sur l’ensemble des thématiques de ses domaines de compétence.

Sur l’aspect quantitatif de la ressource eau, les premières études se sont principalement tournées vers la réalisation des Etudes d’évaluation des volumes prélevables globaux, dîtes aussi « Etudes Volumes Prélevables (EVP) ». Ces études, à l’échelle du bassin versant, visent à collecter le maximum de données pour, in fine, produire un bilan des ressources disponibles, mobilisées et nécessaires au bon fonctionnement des milieux naturels. Ainsi, sur la base de ces résultats, des volumes maximums prélevables, des débits objectif d’étiage, des débits minimums biologiques et des réductions de consommation ont été définis sur différents secteurs du bassin versant. Les rapports d’études sont consultables ci-dessous :

Phases 1 à 4 des EVP (hors volet agricole) – SAFEGE, 2011 : EVP Gapeau – Phases 1 à 4 (hors volet agricole)

Phase 2 des EVP (volet agricole) – CEREG, 2014 : EVP Gapeau – Phase 2 pour le volet agricole

En 2015, le SMBVG a commandé une étude, auprès du bureau d’études BRL Ingénierie, pour l’élaboration de son Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE). Il a été inscrit, dans le cahier des charges de cette étude, une mission de finalisation des « EVP » (équivalent à la phase 5), correspondante à la détermination des volumes prélevables sur l’ensemble du bassin. En bref, il ressort de ces analyses, un chiffrage des différents volumes prélevés par usage ainsi que les valeurs de DOE, DMB et DMP associées à chaque sous-bassin.

Phase 5 des EVP – BRL Ingénierie, 2017 : EVP Gapeau – Phase 5

Sur la base de ces données, une réflexion a été engagée avec les acteurs locaux pour définir les plans d’actions, du SAGE et du PGRE (Plan de Gestion de la Ressource en Eau) Gapeau. Ces actions se veulent d’atteindre les objectifs quantitatifs ciblés dans les EVP ou de mener des études complémentaires sur des secteurs où les données locales restent à affiner (avant un passage en phase opérationnelle). Vous trouverez, ci-dessous, les rapports des diverses études (finalisées ou en cours de réalisation) concernant l’aspect quantitatif de la ressource en eau :

Etude sur les prélèvements domestiques du bassin versant du Gapeau (finalisée) :

Etude sur le recensement et la quantification des prélèvements domestiques sur le bassin versant du Gapeau – BOERI A., DAGUES R., THOMAS L., 2021 : Etude de recensement et de quantification des prélèvements domestiques du Gapeau – SMBVG.

Sur le bassin versant du Gapeau, les prélèvements individuels (forages domestiques et pompages en cours d’eau) sont nombreux. Bon nombre d’entre eux ne sont même pas déclarés. Pour ceux qu’ils le sont, les volumes prélevés ne sont pas forcément comptabilisés. Leur impact sur les eaux de surface et souterraines est de ce fait difficilement déterminable. Cette étude a été menée dans l’esprit d’inventorier le maximum d’ouvrages de prélèvement ainsi qu’à quantifier les volumes mis en jeu par ces usages. Au travers de différentes approches, il a été déterminé les impacts de ces usages sur les ressources en eau. Néanmoins, le recensement de ces ouvrages restent une mission continuelle et prioritaire pour le SMBVG afin d’affiner les résultats de l’étude.

Etude pour l’identification des ressources en eaux karstiques dans les masses d’eau FRDG169 et FRDG170 (en cours de réalisation) :

Karsts Gapeau : Identification des ressources en eaux karstiques potentiellement mobilisables en amont du bassin versant & modélisation des réservoirs d’un système complexe – BRGM, 2024/2027 : In prép…

Sur les têtes de bassin du Gapeau et du Réal-Martin, on retrouve essentiellement des roches calcaires. Celles-ci possèdent d’importantes capacités de stockage de l’eau du fait de leur karstification (= fissures, fractures, pores de la roche). Ces massifs calcaires forment deux masses d’eau majeures pour les enjeux du territoire. En revanche, les ressources de ces nappes souterraines sont peu connues. Une étude a donc été commandée au Bureau de Recherche et de Géologie Minière (BRGM) afin de quantifier les masses d’eau et leur fonctionnement, pour mieux les préserver. L’objectif final est ainsi de définir les « zones de sauvegarde » mais aussi déterminer les masses d’eau profondes potentiellement mobilisables.

Etude d’approfondissement des connaissances sur la nappe alluviale du Gapeau (en phase de lancement) :

La nappe alluviale du Gapeau renferme une ressource au combien importante pour le territoire. Chaque année, elle fournit près de 70% de l’eau destinée à l’alimentation en eau potable du territoire. De plus, du fait de ses multiples interrelations, notamment avec les cours d’eau, elle occuperait une place importante dans l’équilibre local de la ressource en eau. Néanmoins, cette masse d’eau reste fortement vulnérable. En 2006, des intrusions d’eaux salines sont venues menacées les ouvrages de prélèvements d’eau potable. En 2010, la nappe alluviale a été placée en Zone de Répartition des Eaux du fait d’un déséquilibre quantitatif entre les ressources disponibles, les usages en eau et les besoins des milieux naturels. En 2017, la nappe a été placée en Zone Vulnérable Nitrate du fait d’une forte concentration en nitrates d’origine agricole, menaçant directement les usages de l’eau.

Afin de préserver l’équilibre quantitatif et qualitatif de cette nappe alluviale, les acteurs locaux ont souhaité mettre en place plusieurs actions de sauvegarde (définir un protocole de gestion durable, mettre en place un réseau de suivi, adapter les conditions d’application de l’arrêté cadre sécheresse,  etc…). Cependant, bien qu’un certain nombre d’études aient été menées sur la nappe alluviale, le fonctionnement global et les vulnérabilités de cette masse d’eau ont été très peu caractérisées. La réalisation de cette étude d’approfondissement des connaissances s’est donc présentée comme un préalable nécessaire. Elle visera à déterminer sa capacité de stockage, ses processus de recharge naturelle (pluies et cours d’eau) et artificielle (projet Aquarenova), son interaction avec les cours d’eau, le biseau salé ainsi que les prélèvements en eau potable et enfin ses vulnérabilités associées.