20 juillet 2021
La commune de HYERES-LES-PALMIERS, récemment devenue propriétaire des étangs de Sauvebonne, s’est engagée avec la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) afin de conduire le site vers la création d’un espace refuge pour la faune et la flore. Le but étant de proposer un aménagement visant à la sensibilisation et l’éducation à l’environnement. Il est actuellement proposé une ouverture de la zone au public dans le cadre de journées thématiques. D’autres projets sont en cours de construction, avec différents partenaires, en vue de rendre accessible le site au public, de proposer un espace de nature et de loisirs tout en corrélation avec les objectifs de préservation de cet espace semi-naturel.
Dans le cadre d’un état des lieux mené en 2016, une espèce exotique envahissante a été identifié au niveau des étangs. Cette espèce préoccupante est la Myriophylle du Brésil. Son cycle de vie spécifique provoque un envahissement des plans d’eau et une forte consommation de l’oxygène dissous, au détriment de la biodiversité indigène, faune (oiseaux, poissons, odonates, etc…) comme flore (roseaux, carex, etc…). Elle entre donc en compétition pour la lumière et l’espace. Elle accélère aussi l’envasement et altère la qualité de l’eau. Elle peut également engendrer une gêne pour les pratiques de loisirs. En quelques années, elle a proliféré sur les étangs passant de quelques pieds en 2015, 600 m2 en 2018 à près de 2 000 m2 en 2021. A ce jour, l’espèce est confinée sur les deux étangs aval.
Afin que les perturbations écologiques engendrées par sa présence soient réduites au maximum (circonscription de son développement), et surtout qu’elles ne prennent pas plus d’ampleur (limitation de son expansion sur d’autres sites), une convention a été signée entre la commune de HYÈRES, la Ligue de Protection des Oiseaux et le Syndicat Mixte du Bassin Versant du Gapeau (SMBVG). Cette dernière a pour objet la réalisation d’un chantier expérimental de lutte contre la Myriophylle du Brésil et la mise en place d’un suivi annuel.
Une gestion expérimentale est proposée à travers ce partenariat entre la commune, propriétaire, la LPO, gestionnaire, et le SMBVG, compétent dans l’entretien des milieux aquatiques.
Le SMBVG est la structure porteuse du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux du Gapeau (SAGE Gapeau). Dans le cadre de ce document stratégique, la disposition D.3.7 : « Améliorer / restaurer les ripisylves et lutter contre les espèces invasives » a identifié de nombreuses actions visant à intervenir dans le traitement des Espèces Exotiques Envahissantes (EEE). De plus, le SMBVG mène un programme de travaux d’entretien et de renaturation du Gapeau et de ses affluents afin d’améliorer le fonctionnement naturel des cours d’eau. C’est dans ce cadre là que le chantier s’inscrit.
Le chantier s’est déroulé dans le courant du mois de juillet 2021. Les travaux ont été réalisés par l’entreprise mandatée par le SMBVG pour l’entretien des cours d’eau, des bénévoles de la LPO et des agents de la LPO et du SMBVG. Un arrachage manuel a été initié le premier jour mais au vu de la complexité de l’opération, il a été décidé de faire intervenir un « bateau pour faucardage ». Le 20 juillet, cet engin a donc procédé à l’arrachage complet de la Myriophylle. En parallèle, une méthode expérimentale a été testée sur deux petits étangs à secs durant cette période. Un bâchage complet des deux plans d’eau a été réalisé avec un géotextile de paillage, afin d’étouffer l’espèce, la priver de lumière et ainsi l’assécher. A l’issue des opérations, les déchets récoltés ont subi une opération de séchage pendant plusieurs jours avant d’être évacués vers un centre de traitement spécialisé.
Le chantier aura ainsi mobilisé une équipe d’environ 10 personnes pendant 4 jours et de moyens matériels conséquents (bateau-arracheur, barques, bennes, bassines, véhicules et engins divers, etc…). Au total, le montant global de l’opération a été d’environ 10 000€ T.T.C. Un suivi de l’évolution du site sera mené annuellement. Selon l’évolution, un entretien annuel pourra être réalisé afin de limiter les effets de l’espèce.